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Jecolo
14 décembre 2005

Je vais bien, tout va bien

Bien. Mon cerveau flotte actuellement dans quelque chose de gélatino-visqueux dont je vous épargnerai la description plus avant. Sachez seulement que je tiens une bonne grosse crève. Dans ces conditions, le moral en prend automatiquement un coup. Heureusement, mon Chronolog est là, bien patient, à me faire la cuisine. L’autre jour, il a même rangé mon linge. Presque mariés, non ? Je l’admire, de supporter cet espèce de (sic) tas soufflant, toussant et crachant qui lui fout en l’air les quelques nuits que nous pouvons passer ensemble entre mes déplacements qui n’arrêtent pas. Il s’est juste autorisé l’autre jour à me demander des boules Quies. Je l’admire.

Période dure, perturbée (quel euphémisme) par le crève donc. Je rampe jusqu’à mon bureau en me disant que j’ai un tas de conneries à régler. Et je reste assis devant mon écran, incapable d’aligner deux pensées. Evidemment dans ces périodes, on voit toujours les choses pires qu’elles ne sont, mais tout ce que je trouve dur dans mon métier de consultant propre sur lui prend le dessus, et je me dis qu’il faudra bien que je trouve un autre job. Faire ce qui me plait… Nous en avons d’ailleurs discuté avec mon homme ce week end. Et j’ai réalisé que ce que je souhaiterais faire nécessiterait une reprise à zéro. Dur avec un emprunt sur le dos et mon salaire actuel d’envisager de tout foutre en l’air.

A ça vous ajoutez  une palanquée de jeunes collègues qui sont aussi débordés que moi, mais qui alignent les déplacements plus facilement apparemment. Difficile de se plaindre, après ça.

Bref. C’était le petit quart d’heure « j’ai le moral à zéro ». On va penser à autre chose maintenant. Comme d’habitude, le Fiel de la nation m’a bien fait rire. Si par hasard elle soupçonne mon existence, qu’elle sache que son Père Noël qui fait caca m’aurait beaucoup plu, à moi.

Ah, une petit tranche de rigolade ce week end. Poussé au vice par mon homme et par ce temps à ne pas mettre un Poulé dehors, je me suis acheté un Damart. Oui, oh ça va hein. Pas la peine de glousser.

Passage à la boutique Damart Boulevard Haussmann, donc (pour ma décharge, sachez qu’on s’y est arrêtés en passant devant par hasard. L’achat n’était pas prémédité). Voyage dans la quatrième dimension. Sur la cinquantaine de personnes, vous enlevez les 4 ou 5 homosexuels, et il vous reste un car de mamies que l’on avait dû sortir de leur maison de retraite. Mon homme essaie gentiment d’aguicher la clientèle (pas une des mamies, rassurez-vous), puis nous nous retrouvons à faire la queue à la caisse, cernés. Toutes les mamies avaient soigneusement conservé leurs bons cadeaux reçus par courrier, toutes contentes d’avoir droit qui à un plaid en poil d’autruche authentique, qui à -10% sur son article préféré, qui a de vraies pantoufles en lapin synthétique. L’une qui devait avoir des yeux un peu meilleurs que les autres, visiblement, réalise les petites lignes et ameute les autres : « rhôôôôô… il faut acheter pour 20 euros de camelote pour avoir droit au cadeau, mais c’est de l’arnaque… ». L’émeute gronde parmi les septuagénaires, malgré toute la diplomatie que tente une vendeuse pour expliquer qu’elles ont mal lu (ils font des stages en gériatrie, les employées Damart ?), mais rien n’y fait, le mécontentement enfle, et la crise des banlieues du début du mois commence à faire pâle figure à côté… Nous payons fissa le thermolactyl, « Non madame, vous êtes bien gentille, je ne veux pas de carte de fidélité », et avons juste le temps de sortir du magasin à feu et à sang. Ouf.

On s’est remis de nos émotions avec un macaron Ladurée. J'ai cru reconnaître des mamies dans le salon de thé...

PS : note au passage à Monsieur Vaneste : qu’il réfléchisse avant de se lancer dans des considérations sur la supériorité de l’hétérosexuel, ou sur sa contribution plus productive à la société. Doit-on lui rappeler qu’Adolf, à une époque, a voulu débarrasser l’Allemagne des êtres inférieurs et non productifs ? Et accessoirement, si je ne vais pas régulièrement planter ma petite graine dans le ventre de ma bourgeoise pour produire mes 8 mouflets, je ne me sens pas moins productif pour autant, surtout en ce moment. Je cotise, mon bon monsieur, je cotise, ah ça oui. Et puis c'est bien connu, les pédales consomment.

PS2 : A messieurs les journalistes cette fois-ci, au lieu de se précipiter pour limiter le débat à une attaque homophobe (plus porteur en terme de cul sous-entendu, certes), pourriez-vous faire votre métier ou montrer une once d’intelligence pour mettre en avant la dérive fascisante du propos ?

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Commentaires
J
@Solal : Je vois que tu as choisi ton camp. Hors de ma vue, traitre.<br /> @Marie, Joli Noël à toi aussi...<br /> @NYCBoy : oui intéressant, mais parfois...
C
Ben tiens, meneuse de revue, c'est pas tout l'monde!
N
Je suis pour ma part également en pleine interrogation professionnelle... Pas évident, tout ça, changer ("on sait ce qu'on perd, pas ce qu'on gagne") donc toute ma compréhension pour cela. La façon dont tu parles de ton métier, pourtant, semble indiquer un travail intéressant...
C
Je m'installe, je fais comme chez moi, d'accord Jécolo ? Bon. Donc :<br /> >Solal : il s'agit d'une plaisanterie entre Jécolo et moi, justement au sujet de cette faute. Le premier disant souvent "Un éspèz'de". Le second, pas plus malin, se fait une joie de le corriger. D'où le "sic" dans le texte.<br /> > Marie : De toutes manières, cette année, sur le Bd Hausmann, il n'y a même pas de déco dans les arbres, alors. Quant à Ladurée, si tu as le courage de manger des macarons totalement habillés d'or fin pour Noël sans frémir devant une telle débauche de luxe... Pour Damart, par contre, là, faut pas rêver : c'est quand même THE place to be seen, entrée sélective et tenue vestimentaire appropriée. Sinon, tu rentres pas. On peut pas tout avoir non plus.<br /> Joyeuses Fêtes à toi. Et félicitations pour tes livres.
M
Lorsqu'on n'a ni la joie de fréquenter Damart, ni Ladurée, loin, trop loin du bl Haussmann, il reste des joies simples, lire Chronolog, Le fiel, et Jecolo. Sans tiercé perdant.<br /> Après ça, il fait chaud... et on sourit, seul(e), bêtement, devant son écran.<br /> Merci.<br /> Belle trêve des con...fiseurs. Belles fêtes à vous deux.<br /> A 2006.
Jecolo
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